«
La photographie, c'est du silence alors que l'image est souvent un
cri ! »
L'univers
environnemental personnel ou social, l'organisation et
l'agencement de cet univers dans l'espace, les postures et
l'expression du corps et du visage, le comportement en
général, sont à l'image, à la
photographie ce que les mots sont aux idées. Nous vivons de
plus en plus dans un monde d'images et nous sommes le plus souvent
spectateurs conscients ou inconscients de ce monde animé
d'icônes et de symboles. On retrouve la photographie dans
presque tous les secteurs d'activité, mais elle existe peu
à l'école, soit comme apprentissage technique, soit
comme langage contemporain. L'idée qu'il faut apprendre
à voir n'est pas très présente. Pourtant
c'est ignorer que le regard interroge ce qu'il voit, qu'il est
culturel et que par conséquent, il s'éduque.
L'image comme
la littérature se suffit à elle-même. La
relation photo-écriture ou écriture-photo est une
relation dynamique, plus importante que la somme de ses parties.
Plus que complémentaires par leurs modes,
travaillées, abordées ensemble la relation est
synergique. Elle s'enrichit l'une de l'autre. L'écriture,
c'est de soi aux autres. La photographie, c'est des autres
à soi, pour redonner aux autres. On a souvent l'impression,
quand on prend une photo que cela se passe en dehors de soi, mais
finalement cela concerne, engage le photographe : c'est un
extérieur intériorisé.
L'acte
photographique est un travail
d'écriture
On écrit
avec un sujet, on écrit avec de la lumière, on
écrit par un arrangement de choses, de mouvements, de
signes ou de lignes.
C'est donc
aussi un langage pictural, imagé. Et à ce niveau, il
me semble intéressant de resituer la photographie dans son
champ.
Donner la
parole à l'image, ce n'est pas parler de la
réalité des choses, comme on pourait le croire. La
photographie ne parle pas de la véracité des choses
mais de la préhension des choses (la photo s'approprie,
capture, fragmente).
"Il n'y a pas
d'objectivité dans la photographie. Il n'y à pas
d'absolu qui se donne à voir. On est dans le champ du
sensible, de la subjectivité. C'est à ce niveau que
l'on peut parler de travail d'expression, de travail d'auteur.
"
Patricia
Baud, photographe
Travaux
personnels
La blessure,
la déchirure, l'enfermement au féminin, travail
artistique en noir et blanc publié partiellement dans le
Journal Français de Psychiatrie (97)
La
matière et la trace, en tant que résurgence de la
mémoire.
Enfants de
banlieues : effets miroirs, mise en abîme : reflets d'une
société.
Allant
droit, allant vers : le non-figuratif Dedans - Dehors : travail
sur le reflet Sens dessus - dessous : l'hyper - figuratif Le
geste, l'espace, le mouvement : la présence, un art du
passé au présent